"L'ici" de la scène, n'est pas le lieu de l’histoire telle qu'elle est racontée, mais un univers brut, un chantier, un espace mental, celui de Klara. Ce n'est pas "là-bas" non plus (Auschwitz), mais une forêt de bâton secs ; comme la mort qui habite désormais l'univers de Klara.

Dans un jardin de bâtons, une série de perches de bouleau à grandeurs humaines, plantées ou suspendues par un fil, à raz le sol, se déplacent d’une manière à suggérer l’équilibre d’une foule. Elles parlent des ruines, elles sont des humains-objets, des humains déshumanisés, des corps, des bourreaux, des âmes errantes, des Klara.

Sans pour autant dessiner des silhouettes humaines, ces bâtons-corps, possèdent chacune leurs particularités sculpturales, elles sont toutes différentes. Dans le jeu, elles sont les bâtons qu’on enlace, qu’on bouscule, les bâtons à qui on parle et qu’on prend à témoin. Elles sont les amies de Klara, l'enfant du camp, l'affection pour un corps mort, un bâton qui pleure et saigne.

Tout au long de la pièce, les bâtons modèlent l'espace, deviennent barreaux, prison, fantômes, souvenirs. Rendue mobile par un système de plots et de rails, l'horreur mentale de Klara envahit peu à peu l'espace de vie de son hôte, sa belle-soeur Angelika.


Texte : Soazig Aaron
Mise en scène : Patricia Houyoux
Comédiennes : Isabelle Paternotte, Anaël Snoeck
Éclairages : Nathalie Borlée
Directeur technique : Jacques Magrofuoco



Une scénographie de Marvayus (Chloé De Wolf et Joël Larouche)
©Tous droits réservés, 2010

Crédit photo : Nathalie Borlée et Marvayus
Avec nos remerciements spéciaux à Arould Dardenne